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T’M Repos #8 : comment se reposer sans forcer ?

T’M Repos #8 : Comment se reposer sans forcer ?

T’M Repos, chaque mois, un “thème” sur le repos et un “t’aime” amoureux des temps de repos. Un micro billet dans lequel nous vous partageons réflexions et expériences sur la notion du repos. Ce mois-ci, j’interroge la compatibilité entre le repos et la discipline. Sommes-nous obligés de nous forcer pour nous reposer ? Est-ce logique de devoir faire des efforts pour prendre du temps pour soi ? Comment se reposer sans forcer ? 

“ La douceur n’est pas l’apanage des petits, des soumis, des passifs ou des résignés. Mais de ceux qui ont envie de porter un regard lumineux et libéré sur le monde. On peut être à la fois doux et ferme, sensible et solide. 

Etre doux avec soi, c’est savoir s’accorder du temps dans l’instant présent pour prendre soin de ses besoins, apprivoiser ses émotions, ou accueillir les apprentissages de la souffrance.” 

Françoise Dorn, Le temps de la douceur.

La dictature du bien-être 

Être dans le rush, perdre patience, se mettre en colère, se sentir vulnérable sont devenus des comportements critiqués. Alors que, se lever tôt, méditer, s’occuper de son corps, faire du yoga peut paraître bien vu ; au même titre que manger cinq fruits et légumes par jour, c’est bien, manger du fast-food, c’est mal. Rien de pire que de se mettre la pression avant même de prendre du temps pour soi. Comme dans tous les domaines de la vie quotidienne, celui du bien-être subit aussi les affres de l’apparence culpabilisante et d’une rigueur trop extrême. S’imposer une discipline intense au nom des “il faut” du bien-être est inutile voire contraire à tout repos véritable. 

 

Le piège de l’illusion

A contrario, le bien-être est aussi associé à un idéal de vie où tout ne serait que confort, coton, bonbon, fluidité et douceur. Il existe un vaste marché qui incite à consommer des produits et à acheter des méthodes pour recevoir du réconfort et de l’antidépresseur à la demande. Une vision du bien-être qui a tendance à avoir des conséquences nocives sur le long terme, à créer de la dépendance et à nous déresponsabiliser. Se contenter de consommer de la détente selon les envies, inconsciemment, sans intention, ni remise en question, ne fait que nous anesthésier sur le moment et entretient l’illusion d’une fausse vie paisible et joyeuse.

 

L’entraînement progressif 

Entre la dictature et l’illusion, se trouve ce que je nomme le repos actif ou la juste paresse. C’est le repos nécessaire quotidien, le repos qui équilibre, qui restaure, qui renforce et qui permet de se centrer et d’avancer à son rythme. Quand on est happée par les tâches journalières, s’autoriser à se reposer peut exiger au début un certain effort de notre part pour sortir du mode automatique. Tout comme en sport, la pratique peut être inconfortable au début surtout si l’on vise des objectifs élevés dès le départ. Commencer par de petits exercices un peu chaque jour aura bien plus d’effets sur le long terme que de courir un marathon (ou méditer pendant une heure) du jour au lendemain. 

 

Les croyances personnelles

Notre rapport au repos est corrélé à notre rapport à la discipline de façon générale et à notre manière de voir la vie globalement. Chaque personne dispose de ses modes de fonctionnement et d’une éducation qui lui est propre. Si l’on croit que la vie c’est “no pain, no gain” (pas de douleur, pas de récompense), qu’il faut lutter et s’acharner dans la souffrance pour avoir des résultats, les temps passés au repos ne seront pas les mêmes que de croire que tout tombe du ciel ! Il appartient à chacun d’observer son état d’esprit face à l’inconfort, de connaître ses manières d’appréhender la vie, de remettre en question ses croyances et de s’accorder à ce qui correspond le mieux à soi et à ses objectifs. 

 

La douceur du flow

Trouvez des activités qui vous passionnent, qui vous plaisent, qui vous font vibrer et vous n’aurez jamais l’impression de faire des efforts. Se forcer à faire des activités dites reposantes parce que c’est à la mode ou parce que ça marche pour quelques-un.e.s ne peut pas garantir un repos efficace. 

 

Si je fais du yoga parce que je sais que c’est prouvé scientifiquement que cela génère du bien-être, c’est le mental qui raisonne. Si je fais du yoga parce que j’aime sentir les sensations de la pratique dans mon corps et que je sais avant d’y aller que je vais profiter des effets reposants pendant et après la séance, même si ça me challenge, c’est le cœur qui agit. Ceci vaut pour toutes les activités du quotidien. Dans ces conditions, la motivation devient alors plus naturelle et la volonté spontanée. On est dans cette zone aussi appelée en psychologie : le “flow’. 

 

Même quand on est passionné.e, il y a des jours où la flemme pointe le bout de son nez et l’envie de tout abandonner peut nous tenter. Dans ces moments-là, la tête peut se connecter au cœur et nous rappeler à quel point ces moments nous ont été bénéfiques jusque-là et qu’il serait bon d’insister. La satisfaction de “s’être forcé.e” à prendre ce temps pour soi génère des hormones du bonheur, ce qui rend la discipline agréable et l’endurance possible. Les moments de repos forment ainsi naturellement notre rituel bien-être et participent à entraîner notre mental à lâcher prise selon notre rythme.

Information : les sujets des articles publiés sur les pages de ce site internet sont issus d’une expérimentation personnelle (non scientifique et non médicale). Leur vocation n’est pas de présenter une vérité générale mais de mettre à disposition de tout un chacun un ensemble de témoignages, de réflexions et de partage d’expériences.

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